LORY MARTINEZ
“Tout a commencé en traduisant
une ITW de PEDRO ALMODOVAR à la BBC, j’avais 17 ans.”
L'interview🎙
D'où viens-tu ?
Je suis colombienne/américaine, née aux États-Unis. Je suis venue en France en 2015 pour un master en communication globale et travailler à l’étranger. Je me sentais en réalité un peu “stuck” dans un pays anglophone.
Avant de venir en France, j’étais journaliste dans une chaîne, une station locale dans l'État de New York .J'ai suivi une formation de journaliste radio et je parlais déjà français car j'avais fait des études de linguistique. A Paris, j'intègre l'université américaine mais je travaille rapidement en français et je continue à faire des piges. Au fur et à mesure j'ai commencé à créer un une spécialisation en podcast. J’avais cette spécialisation déjà aux US et j’étais formée au métier d'animatrice journaliste, ingé son.
A quel moment tu décides de créer ta société ?
En 2017, j’ai rencontré tous les fondateurs de tous les studios, Nouvelles Écoutes, Louie Média etc. Je travaillais comme consultante, mon travail était aussi de faire un peu de vulgarisation auprès de médias internationaux sur ce qui se passait en France. C’était le début en fait de la mondialisation du podcast. J’ai travaillé à l’époque avec un peu tout le monde. Au début j’étais surtout behind the scene. Je ne pouvais pas être animatrice à cause de mon accent.
2019 est une année clé. Wondery traduit son podcast Docteur Death, Amazon commence aussi à traduire ses podcasts; On ressent l’internationalisation des contenus audio. Le même été, j'ai créé Studio Ochenta pour produire des podcasts multilingues qui dépassent les frontières et avec un premier podcast “MIJA” .
Aujourd’hui, ça fait 4 ans, je travaille surtout aux US et en Amérique latine mais aussi en Chine, en Allemagne en Egypte. On collabore surtout avec des experts locaux, c’est la question de “l’hyper localité” de la langue. En parallèle, nous produisons des originaux qui sont des terrains de jeux pour défricher de nouveaux marchés. On a une vision globale de tous les marchés, ça permet de prendre du recul sur ce qui se passe.
Dans ton parcours, quel a été le déclic pour travailler dans l’audio et d’un point de vue international ?
Mon grand-père était journaliste en Colombie dans “El Tiempo” le premier journal de Colombie Du coup, j’ai toujours su que je voulais raconter des histoires.
A 17 ans, je décide de rendre visite à ma tante en Angleterre. C’est la première fois que j’allais dans ce pays; Dans l’avion, je rencontre une fille qui revenait d’une ITW à New York elle voulait travailler aux US et rentrait à Londres. On discute. Je lui parle de mes envies de radio et elle me dit “je travaille sur BBC Radio 4 pour la BBC, vient me voir si ça te tente”. J’ai dit oui bien sûr. J’ai passé plusieurs jours dans cette radio. Et là, un jour, doit être interviewé PEDRO ALMODOVAR, le cinéaste, je suis la seule personne qui parle espagnol dans le studio. On me demande alors de l'aide pour la traduction. J’entends sa voix, ce son, je traduis. J’ai adoré cette sensation. Et je me suis dit que la radio était faite pour moi. Finalement, ma première expérience en audio c’était déjà la traduction.
Je suis alors rentrée aux USA pour suivre une formation dans ce sens et j’ai travaillé pendant 4 ans au sein d’une Radio communautaire dans la ville de mon université. C’était parti.
Tu es née à New York, tu vis et tu travailles aujourd’hui en France, pourquoi avoir choisi ce pays ?
Je suis tombée amoureuse de la langue française pendant ma scolarité. J’avais une prof qui venait de Toulouse. Je suis aussi tombée amoureuse de Paris, de la vie à la Française et ensuite j’ai acheté “le frenchy package” je me suis mariée à un français...
Je suis arrivée finalement sans plan, sans job. Aujourd’hui, ça fait presque 10 ans que je suis en France, c'est ma réalité!
Tu es productrice de contenus multilingues.Dirais-tu que tu as le multiculturalisme chevillé au corps ?
Oui, j’ai toujours vécu dans le multiculturel.Ma famille est originaire de Bogota. Mes 2 parents sont colombiens mais ils se sont rencontrés à New-York. J’ai grandi avec d’autres immigrés dans le QUEENS où il y a 800 langues parlées, c’est le quartier le plus éthnique.
Mon père était taxi ensuite chauffeur privé et j’ai beaucoup de frères et sœurs. Aujourd’hui je parle anglais francais espagnol, un peu allemand et italien. Et surtout j’adore découvrir d’autres cultures. C’est une ouverture permanente, une vraie richesse.
Ta Playlist list Podcast :
La poudre, banana split project, Tant que je serai noire etc…
Avant de se quitter, un petit conseil au réseau W&P ?
Si tu as une histoire à raconter, n’aie pas peur.. partage ce qui t’importe !
Si tu te lances dans le podcast, créer une communauté est la chose la plus importante et je ne parle pas forcément de réseaux sociaux…